Le scapulaire de Notre-Dame du Mont Carmel

Selon la tradition, en 1251, saint Simon Stock, prieur général de l’ordre des carmes, reçut des mains de la Vierge Marie le scapulaire : « Voici le privilège, dit-elle, que je te donne à toi et à tous les enfants du Carmel. Quiconque meurt revêtu de cet habit sera sauvé ». La dévotion au scapulaire de Notre Dame du Mont Carmel se propagea dans le jeune ordre religieux et se répandit dans tout le peuple chrétien, avec la conviction que les âmes fidèles qui le revêtiraient seraient délivrées du Purgatoire le samedi après leur mort, jour consacré à la Vierge Marie : c’est le privilège sabbatin.

L’Église, à travers la voix des papes, a vivement encouragé cette pratique au long des siècles, insistant sur la conversion réelle qui doit l’accompagner. En 1950, le pape Pie XII célèbre le scapulaire « comme vêtement de la Vierge… signe et gage de la protection de la Mère de Dieu » ; ceux qui le portent « possèdent en lui la consécration au très Saint Cœur de la Vierge Immaculée » (lettre Neminem profecto). Le saint pape Jean-Paul II, qui le portait lui-même depuis l’âge de dix ans, découvrait en lui « une synthèse éloquente de la spiritualité mariale » (message aux carmes de 2001).

L’habit de Notre-Dame

Le scapulaire de Notre-Dame du Mont Carmel est une réduction de l’habit religieux, une sorte de tablier. Formé de deux morceaux de tissu brun reliés par des cordons, il est porté sous les vêtements de telle manière qu’une partie pende sur le dos, l’autre, sur la poitrine. Le plus souvent, d’un côté est représentée Notre-Dame du Mont Carmel, et de l’autre, le Sacré-Cœur de Jésus.

Porter le scapulaire, c’est revêtir l’habit donné par Marie pour œuvrer à notre propre sanctification. Le Seigneur ne nous invite-t-il pas à prendre la tenue de service, à veiller et travailler en attendant son retour (cf. Le 12, 35-40) ? Cette petite pièce d’étoffe est aussi un signe de consécration. La porter, c’est se placer sous la protection de Marie et imiter Marie, se revêtir d’elle afin de revêtir le Christ.

La protection de Marie

En portant l’habit de Marie, le chrétien désire imiter la vie et les vertus de la Mère de Dieu. La Vierge Immaculée est notre exemple, notre modèle. Elle nous apprend l’humilité qui attira sur elle la grâce du Seigneur au jour de l’Annonciation et le désir de répondre par un fiat à tous les vouloirs divins, la pauvre simplicité d’une vie de travail à Bethléem et à Nazareth, le sens du service généreux du prochain vécu au jour de la Visitation, la reconnaissance à Dieu pour tous ses bienfaits chantée dans le Magnificat et le souci d’annoncer à tous les merveilles de Dieu, le goût du silence et de la prière, l’amour de la Parole de Dieu qu’elle méditait et gardait en son cœur, la chasteté que chacun va vivre selon son état et la participation à la Croix du Christ au pied de laquelle elle resta debout, unie à son Fils.

L’imposition du scapulaire

Seul un prêtre ou un diacre peut imposer le scapulaire. Il fixe à chacun une prière quotidienne à Marie, par exemple le chapelet, qui concrétise cet engagement à mener une vie toute mariale dans la continuité des promesses baptismales. Lorsque le scapulaire est usé, on le remplace par un autre sans qu’il y ait besoin d’une nouvelle imposition. Le scapulaire en tissu peut éventuellement être remplacé par une médaille du scapulaire.

Ainsi, le scapulaire du Mont Carmel ne change en rien nos activités extérieures, mais transforme notre vie intérieure en une vie toute mariale, si nous sommes fidèles à Marie, reine et beauté du Carmel.

 

Flos Carmeli, Vitis florigera Fleur du Carmel, vigne fleurie,

Splendor cœli, virgo puerpera Singularis,

Splendeur du ciel, Vierge Mère, unique

Mater mitis, sed viri nescia,

Douce Mère, qui n’a pas connu d’homme
Carmelitis esto propitia, Aux enfants du Carmel, sois favorable,
Stella maris. Étoile de la mer.